Débat sans voiles

Publié le par Amine

 

NOURI: Le « Hijab » imposé par l’islam est une oppression. La femme est ce qu’elle vaut, ses compétences morales, intellectuelles…ce qu’elle juge juste de porter lui revient irrévocablement, et toute tentative de lui imposer un quelconque mode d’habillement est une atteinte à sa liberté de penser, de choisir…sa liberté d’être

 

ABID: Bien, vous faites allusion à bien des sujets, parlons en de façon ordonnée et logique.

Commençons si vous le voulez bien par les principes de base : la liberté. S’habiller est une liberté dites vous, n’est ce pas ?

 

NOURI: Exact.

 

ABID: Qu’entendez vous par liberté ?

 

NOURI: Tout simplement, pouvoir décider et choisir, sans qu’une quelconque persécution ne s’en suit.

 

ABID: Disons le d’emblée, à ce sens, tuer serait une liberté qui doit être préservée ?

 

NOURI: Vous caricaturisez mes propos, la liberté n’est jamais absolue, elle est cernée par des bornes, notamment porter atteinte à la liberté et l’intégrité d’autrui… Les actes sont permis sous réserve du respect d’obligations morales et juridiques.

 

ABID: Je vous prie de me supporter, car ce n’est qu’un souci de partir sur de bonnes bases que je porte, avec tout le respect que je dois à vos propos et à votre personne.

Pour enchaîner, je déduis que pour vous, le mode d’habillement n’enfreint aucune de ces obligations ?

 

NOURI: Bien évidement, c’est même l’un des principes fondamentaux de la liberté d’expression !

 

ABID:  J’aurai besoin que vous me supportiez une fois encore, en répondant à ma question…sortir complètement nu ; voir vos enfants, votre épouse faire de même ne serait qu’une représentation parfaitement légitime d’un principe fondamental de la liberté d’expression ?

 

NOURI: Laissez moi vous dire tout simplement que vous exagérez, se dévêtir complètement est une franche atteinte au sens des convenances sociales…

 

ABID:  Disons en slip…et je vous offre que c’est un jour d’été bien ensoleillé ! 

 

NOURI: Ce n’est également pas convenable…

 

ABID: Parfait ! Admettez donc que nous avons avancé d’un cran : ce n’est plus question de « principe », mais de « degré » maintenant…la liberté « intouchable » de se vêtir comme bon nous semble se prête désormais au marchandage : à poil jamais, en slip également, en maillot peut être…en mini jupe la je dis OK…

C’est bien une question de degré, car reconnaissez qu’au bout du compte, être nudiste ce n’est pas très social ni moral !

 

NOURI: Je vous l’accorde

 

ABID: Avançons dans notre logique et parlons donc des repères…ce « degré de normalité », qui n’enfreindrait aucune règle morale, et qui se tiendrait parfaitement aux convenances sociales, qui le définit ? Et sur quel critère ?

Est-ce une normalité statistique ? Serait juste, ce que fait la majorité… ?

Ou peut être temporo-spatiale ? Le normal évoluerait selon l’ère et selon le lieu… ?

 

NOURI: Disons que c’est tout ça à la fois. Le mode d’habillement convenable est ce que les membres d’une société se sont concertés sur son respect des règles morales qui régissent cette société.

Cet « arrangement » moral varie en effet selon les temps, et selon les sociétés.

 

ABID:  Si vous vous réveillez un jour, et vous trouvez que vos concitoyens n’expriment plus aucun besoin moral de couvrir une quelconque partie de leurs corps, et à l’unanimité, ceci vous donnerait donc une assez suffisante justification pour tolérer, acquiescer voire adopter cette attitude, rectifiez moi si ma déduction est trop hâtive…

 

NOURI: Si cela fait l’objet d’une entente sociale unanime, et que le débat engagé penche en faveur de ce que vous décrivez, oui je la considérerai comme un acte socialement « normal »

 

ABID: pour la première fois dans ce débat constructif, je vous confie que vous me décevez…

Tous vos principes ainsi, n’ont de repères que la tendance de la masse ?

Pour revenir à un exemple déjà cité, il suffirait de nous concerter sur la légitimité de tuer, pour que cet agissement soit une « liberté » devant être préservée !

 

NOURI: je ne vois absolument pas de relation entre les situations extrêmes que vous imaginez et notre sujet, le Hijab !

 

ABID: laissez moi donc vous établir cette relation, liberté et repères sont les mots clés…

Tout d’abord, l’Islam préserve plus que tout autre système, la liberté d’adopter les choix, de la religion elle même au mode d’habillement, en passant par tous les aspects sociaux, politiques, individuels…sans qu’une persécution s’en suive

 

NOURI: vous revenez à mon idée de départ

 

ABID: Exact, mais avec trois principes qui font toute la différence :

 

Premièrement, protéger la liberté d’un choix, n’est pas le considérer comme juste et « normal »…les principes sont inébranlables mais les choix sont respectés…vous avez socialement le droit de ne pas mettre le Hijab bien que vous ayez tort. Cette liberté bien entendu, ne se conçoit que loin de toute atteinte à l’intégrité physique ou morale de l’individu mais aussi de la société…

 

Ensuite, nos repères sont à l’abri des « sauts d’humeur » de la société ; le juste est immuable… le mal également. Les seuils de la « normalité » sont divins, car le créateur du monde et de ses habitants est connaisseur plus que n’importe qui de ce qui est compatible ou non avec une vie en société.

 

Enfin, je terminerai avec votre idée de départ, avec une rectification…minime mais grande en sens : la femme est ce qu’elle vaut, ses qualités humaines et intellectuelles, et non ce qu’elle laisse apparaître de son corps…

 

 

Publié dans Divers

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